La construction locale d’une base transnationale de données en botanique: une mise en lumière du travail invisible des « petites mains »

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Cet article décrit le travail d’une équipe de cinq personnes se consacrant à la numérisation de spécimens de plantes contenus dans un vaste herbier à Montpellier, projet ayant pour objectif la production de données numériques devant être insérées dans une banque de données d’envergure mondiale. Notre analyse descriptive met en lumière, d’une part, l’invisibilité associée aux contraintes d’une infrastructure informationnelle transnationale qui sépare les données de leur lieu de production locale : le travail de ces personnes constitue un travail fantôme, un travail de « petites mains », un travail rendu invisible du fait de l’envergure mondiale du projet qui suppose une standardisation des tâches d’exécution et l’anonymat des exécutants. D’autre part, nous nous interrogeons sur l’importance des valeurs politiques et morales associées à la configuration d’un dispositif sociotechnique cherchant à valoriser à la fois la production scientifique et les individus qui en sont responsables. Enfin, le cas présenté ici donne à voir la transposition en mode numérique de données scientifiques déjà existantes. Cette transformation matérielle restreint certaines possibilités de production des savoirs tout en ouvrant la porte à de nouveaux possibles cognitifs.

This content has been updated on 26 October 2018 at 22 h 33 min.