Colloque Comment caractériser les manières de s’informer en ligne ? Questions de méthodes et enjeux de connaissance
15 November 2018 16 November 2018
15 November 2018 16 November 2018
Jeudi 15 novembre et vendredi 16 novembre | Colloque Comment caractériser les manières de s’informer en ligne ? Questions de méthodes et enjeux de connaissance
Ce colloque franco-québécois est organisé à l’occasion de la publication d’un rapport de recherche du Centre d’étude sur les médias (CEM) rédigé par Serge Proulx (UQAM) et Julien Rueff (Université Laval) ayant pour titre : Actualité des méthodes de recherche en sciences sociales sur les pratiques informationnelles. Cette enquête met en lumière les enjeux méthodologiques et épistémologiques de l’étude des manières de s’informer aujourd’hui. L’enquête s’appuie sur l’expertise de vingt-quatre chercheurs francophones en sociologie, en communication et en gestion. Tous impliqués dans la conception de dispositifs méthodologiques pour collecter et analyser des données sur des activités en ligne, leur parole s’est avérée précieuse pour saisir les principales coordonnées des débats scientifiques autour des méthodes de recherche que l’on doit mobiliser aujourd’hui pour bien décrire, comprendre et expliquer les manières de s’informer au temps du numérique.
Le colloque se déroulera en deux temps : A. Jeudi 15 novembre, les faits saillants du rapport seront présentés par les auteurs puis discutés par Florian Sauvageau (Université Laval) et l’ensemble des participants ; B. Vendredi 16 novembre, quatre chercheurs français (Dominique Pasquier, Éric Dagiral, Valérie Beaudoin, Jean-Samuel Beuscart) décriront respectivement quatre démarches de recherche distinctes pour saisir les manières contemporaines de s’informer en ligne. Le colloque se conclura avec les propos de Colette Brin (directrice du CEM), Florence Millerand (codirectrice du LabCMO) et Serge Proulx (UQAM).
Horaire : 15 novembre, de 13h à 19h; 16 novembre, de 9h à 18h.
Local : J-1200 (UQAM)
Voir l’affiche de cet événement.
Aperçu du programme :
Jeudi 15 novembre 2018
13h : Arrivée des participant.e.s
13h30 : Accueil – Mot de bienvenue
13h45 – 15h30 :
Actualité des méthodes de recherche en sciences sociales sur les pratiques informationnelles
Présentation des résultats d’une recherche (CEM, 2018)
Serge Proulx, professeur émérite, UQAM
Julien Rueff, professeur associé, Université Laval
15h30 – 16h : PAUSE
16h – 16h30 :
Discutant : Florian Sauvageau, professeur émérite, Université Laval
16h30-17h30 :
Discussion avec la salle.
17h30 – 19h : COCKTAIL
Vendredi 16 novembre 2018
9h – 12h30 : Les manières de s’informer en ligne
9h : Arrivée des participant.e.s
9h30 – 10h45
Dominique Pasquier, Directrice de recherche, CNRS, Paris :
Quand s’informer c’est partager : une enquête dans la France populaire rurale
À partir d’une enquête fondée sur des entretiens et l’analyse de comptes Facebook d’ouvriers et d’employés de services à la personne vivant dans des zones rurales, cette présentation mettra en valeur les deux caractéristiques principales du rapport à l’information : a) la prééminence de l’intérêt pour l’information locale, voire micro-locale, au détriment des sources nationales disponibles en ligne ; b) l’importante circulation de liens partagés sur Facebook dénonçant à la fois les élites politiques et médiatiques, et les individus vivant de l’aide sociale, dans une vision commune d’un monde triangulaire où les classes populaires non précaires seraient directement menacées.
11h15 – 12h30
Éric Dagiral, Maître de conférence et chercheur, Université Paris-Descartes :
S’informer sur sa santé, en ligne et avec des données
Comment les individus s’informent-ils sur la – et sur leur – santé ? Dans quelle mesure internet contribue-t-il à reconfigurer à la fois les formats de l’information disponible ainsi que les pratiques informationnelles ? À partir d’éléments issus de trois enquêtes échelonnées entre 2008 et aujourd’hui, plusieurs perspectives seront identifiées et analysées. L’invention, à la fin des années 1990, d’un portail européen d’information dédié à des « maladies rares » introduira les pratiques d’information à visée diagnostique ; l’étude d’un ensemble de forums du site Doctissimothématisera la part conversationnelle de l’information de santé et de la construction de connaissances individuelles et collectives. Enfin, les données relatives à la santé et au ‘bien-être’ produites via les technologies de quantification du soi interrogeront les appuis et les formes d’ajustement aux personnes de telles prises informationnelles originales. L’articulation de ces différentes perspectives, saisies en tant que manières de connaître, fera enfin l’objet d’une discussion.
12h30 – 14h : LUNCH
14h – 17h :
La recherche en sciences sociales et le numérique – Enjeux épistémologiques
14h – 15h15
Valérie Beaudouin, Professeure et chercheure, Télécom ParisTech :
« Digital Methods » : vers un rapprochement entre sciences sociales et humanités ?
Dès ses fondements, une partie de la sociologie s’est fixée comme programme de faire émerger des faits sociaux à partir de la construction d’observables et de leur quantification. Dans les humanités, qui s’inscrivent dans une tradition beaucoup plus ancienne, la question de la mesure est apparue beaucoup plus récemment, dans les années 1960, avec le développement de l’informatique (humanities computing) et trouve un essor spectaculaire avec les Digital Humanities. Les humanités travaillent à partir des documents (d’archives en histoire, de textes littéraires et philosophiques en littérature et philosophie…) ; l’outil informatique est mis au service de l’analyse des textes mais aussi de leur éditorialisation, archivage, visualisation… La rencontre entre la sociologie quantitative et les humanités numériques se construit avec le développement de l’internet quand l’activité et les productions sur le web, qui sont des textes (multimédia, interconnectés, etc.), deviennent une ressource cruciale pour étudier le social. Nous verrons les conséquences méthodologiques et théoriques liées à ce rapprochement entre les méthodes provenant de deux champs disciplinaires distincts.
15h15 – 15h45 : PAUSE
15h45 – 17h
Jean-Samuel Beuscart, Chercheur, Orange Labs (Paris) :
Faire de la sociologie avec des grandes données numériques
Le développement des grandes données numériques interroge les sciences sociales de plusieurs manières. Par leur échelle, par leur promesse d’exhaustivité, par leur finesse d’enregistrement, ces données ne ressemblent ni à celles issues des enquêtes quantitatives, ni aux matériaux qualitatifs auxquels sont habitués les sociologues. En outre, elles sont mobilisées par d’autres disciplines, telles que les sciences informatiques ou la physique sociale, qui formulent ainsi des constats et des explications sur la société, potentiellement concurrentes de celles des sociologues. Dans quelle mesure les grandes données numériques peuvent-elle être mobilisées dans une démarche de sciences sociales ? A quelles conditions peuvent-elles contribuer aux grandes tâches de la sociologie : décrire, comprendre, expliquer, prédire, critiquer ? À partir d’exemples tirés de nos recherches et de la littérature, nous traçons la voie d’une intégration douce, raisonnée, non-révolutionnaire des méthodes dites computationnelles à la sociologie.
17h : CONCLUSIONS
Colette Brin, professeure titulaire, Université Laval, Directrice du CEM
Florence Millerand, professeure titulaire, UQAM, Codirectrice du LabCMO
Serge Proulx, professeur émérite, UQAM (École des médias, LabCMO et CEM) / professeur associé, Télécom ParisTech
18h : Fin du colloque
This content has been updated on 21 December 2018 at 18 h 27 min.
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