Séminaire – Art, recherche et activisme à l’ère numérique

Le 22 février 2013, Anne Goldenberg (PhD, Communication) a animé le séminaire-atelier Art, recherche et activisme à l’ère numérique: Traduction, innovation et précarité dans une économie de la reconnaissance.

L’activité s’est tenue de 10h à 12h, au local J-1060 (Pavillon Judith-Jasmin, UQAM.

Résumé

A l’ère du numérique, l’intérêt des collaborations entre pratiques scientifiques, artistiques et technologiques est de plus en plus valorisée dans les discours publics. Le web et l »explosion » des canaux de communication agiraient comme des vitrines sur la croisée des disciplines et venant renforcer la portée de ce discours. Art, sciences et recherche en sciences sociales sont appelés à entrer en dialogue à diverses occasions : laboratoire, festival, conférence, expérimentation, échanges.

Si la transdisciplinarité est une catharsis potentielle pour la recherche, la création et l’innovation, dans quelle mesure cette démarche peut-elle être reconnue, soutenue, ou financée lorsque chaque domaine a des épistémologies, des modes de légitimation et de rétributions spécifiques et traditionnelles? Qu’arrive t-il lorsque les créateurs ou les créatrices interdisciplinaires travaillent avec leur intuition et non à partir de légitimités préétablies? Lorsqu’ils ou elles traversent des frontières disciplinaires dont n’ont pas conscience les institutions légitimantes ?

Du point de vue de la théorie de l’innovation, l’agencement des pratiques transdisciplinaires est souvent présentée comme créatrice et inspirante (Basarab 1996). Selon David Edwards (2008), le remixage, l’interprétation et la créativité transdisciplinaire sont autant d’opérations de traduction qui enrichissent chaque domaine de travail. Du point de vue de la circulation des connaissances (Darbellay, 2012) ou d’une sociologie des réseaux, on serait porté à penser que les praticiens transdisciplinaires activent la force de liens faibles. Pourtant, si l’originalité et l’innovation ont de fortes chances de naître au croisement des pratiques, elle n’a pas toujours un effet positif sur les acteurs et actrices de ces croisements. Une approche de la transdisciplinarité du point de vue des théories de la reconnaissance (Caillé, Heinich, 2007) permettra peut-être de mieux comprendre les précarités associées à cette posture.

Le séminaire présentera plusieurs exemples de «traductions» (actions, installations et performances) et vous invitera à questionner l’intérêt et la reconnaissance de l’art et de l’activisme pour le milieu académique et la recherche scientifique.

Bibliographie

Darbellay, Frédéric. 2012. La circulation des savoirs. Interdisciplinarité, concepts
nomades, analogies, métaphores
. Bern, Berlin, Bruxelles, Frankfurt am Main, New York,
Oxford, Wien : Peter Lang.

Edward, David 2008, Artscience: Creativity in the Post-Google Generation. Harvard:
Harvard University Press.

Heinich, Nathalie 2007, « De la théorie de la reconnaissance à la sociologie des valeurs »
in La quête de reconnaissance, Alain Caillé
Paris: La Découverte.

Nicolescu, Basarab 1996, La transdisciplinarité, manifeste, Éditions du Rocher

Ce contenu a été mis à jour le 8 novembre 2018 à 1 h 47 min.

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