Les publics imaginés et réels des professionnels d’Internet

La dialectique entre publics imaginés et publics réels est à l’œuvre dans toute construction d’un public. Dans les conceptions ethnographiques des publics des médias de masse (Proulx, 1998), ces derniers restent une fiction imprévisible et hétérogène. Avec l’essor d’internet puis des médias numériques dits sociaux, les dénominations et les représentations des collectifs associés à un dispositif de communication s’avèrent toujours aussi ambiguës alors même qu’elles sont omniprésentes dans les discours de leurs commentateurs, qu’ils soient journalistes, promoteurs, usagers ou même chercheurs. Ce flou terminologique nous incite à nous intéresser aux principes de jugement et d’appréciation employés pour qualifier ces collectifs (Boullier, 1995 ; Proulx, 1994). À titre d’exemple, dans le cas de Twitter, au-delà de la catégorie générique d’usager, il est possible de distinguer les figures du twitto, de l’usager contributif, de l’abonné ou de l’expert, renvoyant chacune à des représentations précises d’activités, de postures et de motivations à l’usage (Domenget, 2015).

Ce contenu a été mis à jour le 26 octobre 2018 à 22 h 03 min.